De tout temps des populations se sont déplacées sur la terre, des migrations qui ont permis de découvrir de nouveaux espaces ou d'en occuper qui étaient précédemment habités.
De tout temps les populations précédemment installées ont plus ou moins mal accueilli les nouveaux arrivants.
Plus ou moins mal accueillis quand ils voient que les migrants vont prendre leurs terres ou tout autre moyen de subsistance.
Mais parfois, aussi, ils sont bien accueillis quand on considère que ces migrants constituent un apport économique par leur force de travail.
Dans nos sociétés modernes, c'est ce qui s'est produit dans les années de "plein emploi" (1945-1975) où la croissance économique appelait un surplus de main d'œuvre.
Les travailleurs étrangers exécutaient des tâches bien souvent peu attractives et mal rémunérées.
Lorsque les années de croissance ont pris fin, le développement du chômage a incité à réduire l'immigration, à favoriser le départ des émigrés, avec pour corollaire une montée du racisme à l'encontre de ceux qui étaient devenus indésirables.
Quel rapport avec les Hébreux qui ont migré en Égypte ?
La lecture de la Bible nous enseigne que les quelques dizaines qui accompagnèrent Jacob sont devenus des centaines de milliers ...
« Les fils d’Israël fructifièrent et foisonnèrent. Ils se multiplièrent, devinrent extrêmement forts, et le pays en fut rempli. » (Exode 1.7)
C'est ainsi que le pharaon, au temps de Moïse, dressa les Égyptiens contre les Israélites, déjà réduits en esclavage, et entreprit d'éliminer les nouveaux-nés.
Le peuple israélite a donc connu en Égypte les prémices de ce qu'il allait subir avec l'antisémitisme du XXe siècle qui aboutit à la "solution finale" préconisée par les nazis.
Au regard de ces éléments, il est aisé de constater que les migrants sont le plus souvent acceptés quand ils sont peu nombreux, facilement intégrables ... et peu prolifiques.
Concernant Jacob et sa famille, il est intéressant de noter que l'expression « et toute sa semence » ne vise pas des réserves de grains à semer mais la "semence" humaine.
Jacob et les siens sont des migrants économiques qui fuient la famine.
Ils n'ont rien d'autre à semer ... que leur descendance.
Ce qui se passe de nos jours dans les pays occidentaux est bien le reflet de ce qui s'est passé en Égypte avec les Hébreux mais aussi de ce qui s'est produit et reproduit en toutes époques avec de nombreux peuples.
En ce sens, l'évènement cité dans la Bible a une valeur de modèle historique comme bon nombre d'enseignements bibliques.
Quelle réponse la Bible apporte-t-elle à cette problématique de l'accueil des migrants ?
Jésus enseigne à ce sujet :
« J’étais étranger et vous m’avez recueilli. » (Evangile selon Matthieu 25.35)
Un enseignement à méditer ...
En fonction de la sensibilité de chacun, cette parole du Seigneur peut nous orienter dans des directions différentes.
Les uns en feront une position ouverte par principe en considérant que l'on ne doit pas fermer les frontières aux étrangers.
Les autres auront une position plus restrictive en soulignant que Jésus s'exprime pour recevoir une personne ... et non pour recueillir une multitude.
Reste ceux qui chercheront le juste milieu en fonction des capacités d'accueil d'un territoire sans porter préjudice aux résidents antérieurs.
Et s'il incombe aux états de gérer leur territoire, n'oublions pas qu'il incombe aussi à chaque individu d'agir en son âme et conscience en fonction de ses propres moyens.
Pour ces derniers, ils sera intéressant de rappeler cet autre enseignement répété plusieurs fois dans la Bible :
« Tu aimeras ton prochain comme toi même. »
Ceci laisse entendre que le fait de s'ouvrir aux autres ne doit pas pour autant pénaliser celui qui pratique l'amour du prochain.
La Bible préconise le partage et l'équité ... mais pas une abnégation qui conduirait à ne plus s'aimer soi-même !
