Le serviteur de Joseph pouvait-il désobéir ?
Etait-il concevable dans l'Égypte antique de ne pas exécuter les directives données par un homme qui avait reçu les pleins pouvoirs du pharaon sans risquer la mort ?
Entre le statut de serviteur, homme servile, et celui d'esclave, sur lequel le maître avait droit de vie ou de mort, l'écart était mince.
Et ne pas respecter son maître pouvait vous conduire à une totale déchéance sociale ... si ce n'est pire.
Le serviteur de Joseph n'a pas pris ce risque.
Il s'est soumis aux ordres de Joseph, tout en sachant que ceux-ci étaient le fruit d'une machination visant à tromper les Hébreux.
On ne saura pas si ce serviteur avait des scrupules ...
Peut-on être dépourvu de scrupules ?
Qu'en était-il des scrupules éventuels de l'homme auquel le roi Hérode ordonna d'aller décapiter Jean le baptiste ?
« Le roi envoya aussitôt un garde du corps avec l'ordre d'apporter la tête.
Il se rendit dans la prison pour le décapiter. »
(Evangile selon Marc 6.27)
L'esprit de servitude vous commande de vous soumettre, d'exécuter ... et non de réfléchir !
Plus près de nous, en 1940, une majorité de français a soutenu Pétain et s'est inclinée sous le joug de la collaboration.... dans la servitude.
Quatre ans plus tard, une majorité de français applaudissait les troupes de la Libération.
Combien se sont ainsi asservis à la collaboration pour mieux ensuite servir le nouveau régime en 1945 ?
Combien ont eu l'honneur de rester fidèles à leurs convictions, quelles qu'elles soient, au péril de leur vie, et de résister à l'esprit de servitude ?
Sous l'empire romain, il fallait honorer l'empereur comme un dieu.
Pour les chrétiens, c'était incompatible avec leurs croyances car le seul Dieu qu'ils pouvaient reconnaître était celui de la Bible incarné en Jésus Christ.
Le prix à payer, c'était la mort en martyr dans les arènes.
L'apôtre Paul, qui a probablement fini ses jours ainsi, disait à ses frères dans la foi :
« Vous n'avez pas reçu un esprit de servitude, qui vous ramène dans la peur.
Mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions :
Abba ! Père ! »
(Epître aux Romains 8.15)
L'Esprit d'adoption qui fait des chrétiens des enfants de Dieu doit non seulement permettre de ne pas céder à la peur que nous impose l'esprit de servitude mais aussi de savoir faire preuve de discernement et de réflexion personnelle.
Observons le serviteur de Joseph ...
« Il les atteignit, et il leur répéta ces mots. »
Il répète ... comme le ferait un perroquet dénué de tout jugement personnel.
Il répète ... comme le font de nos jours tous ceux qui, sans rien vérifier, copient et reproduisent des messages sur les réseaux sociaux qui se révèlent autant de mensonges, de médisances, de calomnies.
Beaucoup de chrétiens se laissent ainsi séduire par cet esprit de servitude.
Que font-ils de cet Esprit d'adoption que le Seigneur voudrait nous faire partager ?
Il est vrai que les prédications reçues de nos jours, comme par le passé, ne sont pas toujours de nature à inciter à la réflexion personnelle.
Bien souvent, des prédicateurs, docteurs de la loi des temps modernes, vous imposent leur vérité ... mais qu'en est-il de la connaissance qui passe par la recherche personnelle de la Vérité ?
Encore faut-il chercher la clé qui nous ouvre la porte de la connaissance ... au lieu de la refermer !
« Hélas pour vous, docteurs de la loi, qui avez confisqué la clé de la connaissance.
Vous-mêmes, vous n'êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les avez empêchés. »
(Evangile selon Luc 11.52)