Jacob-Israël a fini par accepter de laisser Benjamin partir en Égypte avec ses frères.
Mais il lui semble souhaitable de créer les conditions d'un meilleur accueil et, pour cela, il recommande à ses fils de préparer une offrande destinée à l'homme qui dirige l'Égypte et retient Shimeon prisonnier.
Faut-il considérer cette offrande comme un simple cadeau, un présent destiné à amadouer l'homme qui va le recevoir ?
La nature des biens qui lui sont offerts ne donne pas le sentiment qu'il s'agit de peu de choses ...
Jacob préconise de prendre ce qu'il y a de meilleur.
D'abord du baume, probablement une préparation à base de plantes dont l'utilisation peut servir à adoucir la peau.
L'expression "mettre du baume au cœur" donne tout son sens à ce produit qui peut aider à "adoucir les mœurs", et en particulier l'humeur de celui qui va le recevoir.
Vient ensuite le miel, dont l'usage était aussi conçu comme adoucissant, et se retrouve dans l'expression "doux comme le miel".
L'objectif symbolique est semblable à celui du baume.
Le baume est destiné au corps et le miel à la bouche.
Il s'agit donc d'adoucir la parole de celui qui doit le consommer ... pour atténuer sa colère.
Les épices font naturellement partie du cadeau ... mais on ignore lesquels.
Les épices viennent agrémenter les mets que l'on prépare en leur donnant plus de saveur.
Ils se consomment en faible quantité et sont souvent coûteux.
Ils ne symbolisent donc pas la quantité mais la qualité.
Ce peut être la recherche d'une relation de qualité qui est ainsi attendue au travers de cette offrande.
La myrrhe est une gomme-résine aromatique produite par l'arbre à myrrhe.
Elle peut notamment servir à confectionner des parfums.
N'est-ce pas un signe que l'on envoie ainsi lorsque l'on veut détendre l'atmosphère en répandant une odeur agréable ?
Et pour compléter le tableau, Jacob dit à ses fils d'emporter des pistaches et des amandes, des fruits secs qui viennent agrémenter les repas et concourir à la convivialité.
Ainsi, tous ces éléments s'ajoutent, probablement en petite quantité, car c'est le geste qui compte.
Par contre, après avoir élaboré le contenu de l'offrande symbolique, Jacob préconise de recourir aussi à des moyens matériels plus conséquents en disant à ses fils d'emporter de l'argent en quantité.
« Ayez le double d'argent en main ! Et l’argent qui a été mis à l’ouverture de vos sacs, restituez-le de vos mains. Peut-être était-ce une erreur. » (Genèse 43.12)
Le double d'argent doit-il permettre d'acheter deux fois plus de vivres ... ou de les payer deux fois plus cher en espérant que cela puisse améliorer les relations ?
Enfin, Jacob leur recommande de rapporter l'argent du premier voyage qui leur avait été restitué.
Tout est prêt pour un second voyage en Égypte.
Mais il manque à tout ceci une dimension spirituelle qui n'échappe pas à Israël : la prière !
« Que Dieu le Tout-Puissant vous fasse trouver compassions face à cet homme. » (Genèse 43.14)
... car sans l'intervention de Dieu, tous ces préparatifs peuvent s'effondrer comme un château de cartes face à l'homme qui va recevoir les fils de Jacob et pourrait se révéler impitoyable.
De tout temps, des hommes, des femmes, ont su faire preuve d'intelligence, de savoir-vivre, pour établir des relations cordiales fondées sur la paix et l'amitié entre les familles, les communautés, les peuples.
De tout temps, d'autres se sont évertué à accroître les tensions, à entretenir les provocations au risque de guerres qui, de nos jours, mettent en péril l'ensemble de l'humanité.
« Aussi, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » (Romains 14.19)
Ce que Paul préconisait il y a deux mille ans demeure pluus que jamais d'actualité !