Jacob est pressé par ses fils de laisser Benjamin partir en Égypte avec eux pour libérer Shimeon.
Ce n'est pas Jacob ... mais Israël qui répond.
L'un et l'autre forment une même personne avec deux noms différents, et différents aspects de la personnalité d'un homme qui, initialement, s'appelait Jacob.
Le nom de Jacob, "Ya`aqov", veut dire en hébreu : « il talonnera ».
Jacob a hérité de ce nom car à sa naissance ...
« Sa main tenait le talon d'Ésaü. » (Genèse 25.26)
Ésaü, l'aîné, avait la préférence d'Isaac ... mais pas de sa mère, Rebecca, qui préférait Jacob.
« Ésaü devint un homme connaisseur en gibier, un homme de terrain, et Jacob un homme sans défaut restant sous les tentes. » (Genèse 25.27)
Un homme sans défaut ... un homme comme Dieu les aime.
En arabe "Ya`qob" veut dire « Dieu a soutenu » ou « Dieu a protégé ».
Ainsi s'affiche le visage de Jacob : certes, il sera le rival de son frère, mais il aura le soutien de Dieu.
Dieu l'a soutenu car Dieu l'a aimé, tout comme Rebecca, sa mère.
Et cet amour, Jacob le reportera sur Rachel, son épouse préférée, puis sur Joseph et Benjamin, les fils de Rachel.
L'amour est au cœur de l'histoire de Jacob parce qu'il forme la trame de fond de la Bible du fait du rapport affectif voulu par le Créateur envers sa Création.
Jacob va être un combattant face à son frère, un combattant habile qui saura manœuvrer pour détourner le droit d'aînesse et obtenir la bénédiction de son père, mais aussi un combattant face à Dieu.
Cela lui vaudra un second nom :
« Ton nom ne se dira plus "Jacob", mais plutôt "Israël", car tu as lutté avec Elohim et avec les hommes, et tu as triomphé. » (Genèse 32.28)
Le caractère combatif de Jacob est ainsi accentué.
Peut-on lutter avec Dieu et triompher ?
Non ... mais lui résister est fréquent !
Dans ses vieux jours, Jacob aime Benjamin plus que tous ses frères depuis que Joseph a disparu.
Les préférences envers un enfant plutôt qu'un autre sont fréquentes dans une famille ... même si elles ne sont pas souhaitables.
Jacob était le préféré de sa mère ... mais pas de son père.
Il est fréquent que la tendresse parentale se concentre sur le plus jeune, le dernier-né.
Lorsque Jacob s'émeut du fait que ses fils aient révélé l'existence de Benjamin, il devient Israël, accusateur envers ses autres fils, défenseur de son petit dernier, fils de Rachel, celle qu'il aimait.
Mais si le ton est accusateur en Genèse 43.6, le cœur n'y est pas !
Sa réaction est plus l'expression d'une détresse que d'une volonté farouche d'en découdre avec ses fils.