Un esclave emprisonné devient en moins d'une heure le maître d'un pays !
A-t-on déjà vu une telle ascension sociale ?
Est-ce humainement possible ?
Non, mais à Dieu tout est possible !
Or il est écrit en Genèse 41.38 ce que le pharaon lui-même a dû reconnaître :
« Pourrait-on trouver un homme semblable à celui-ci, rempli de l’esprit de Elohim ? »
Pharaon comme son entourage se sont inclinés.
Personne n'émet la moindre réserve à l'encontre de la nomination de Joseph à la tête du pays.
Tout le monde accepte son interprétation des deux rêves du pharaon et le fait qu'il soit inspiré par Elohim.
Or Elohim n'était pas le Dieu des Égyptiens mais celui des Hébreux.
Qui plus est, les Égyptiens étaient polythéistes et la croyance en un Dieu unique ne semble pas concorder avec ce que l'on pourrait attendre d'un peuple qui considérait d'ailleurs le pharaon comme une sorte de dieu.
La personnalité du pharaon est complexe.
À la fois humain et dieu, il sensé être le descendant d'une dynastie de dieux-rois.
Selon la mythologie égyptienne, le trône d'Égypte a été institué par le dieu créateur de l'univers.
Il le transmit ensuite aux dieux, ses successeurs, puis à des êtres semi-divins.
Dans les textes initiaux, pharaon est le faucon Horus sur le trône des vivants, dieu puissant et jeune.
Mort, il est Osiris, le dieu régénéré par la momification et le souverain éternel de l'Au-delà.
Chef religieux, la première mission du pharaon est d'assurer l'harmonie entre les hommes et les dieux.
Cette approche théologique peut aider à comprendre pourquoi le pharaon et toute sa suite acceptent de reconnaître en Joseph un homme de Dieu.
S'il faut maintenir sur terre l'harmonie entre les hommes et les dieux, on ne peut s'opposer à un homme qui accomplisse le dessein de Dieu, même si celui-ci est un étranger.
De ce fait, reconnaître Elohim et s'en remettre à celui qu'il semble avoir envoyé pour éviter à l'Égypte de sombrer dans la famine, c'est s'en remettre à toute une dynastie de dieux et demi-dieux.
L'Antiquité n'avait pas cette étroitesse d'esprit qui domine de nos jours et qui consiste à croire que chaque confession religieuse est dépositaire de toute la vérité !
Nul être humain n'en est dépositaire ... car nos connaissances ne sont que partielles.
« Car nous connaissons en partie et nous prophétisons en partie. » (1 Corinthiens 13.9)
L'apôtre Paul a eu le mérite de comprendre avec humilité les limites de nos capacités mentales et spirituelles.
Cette situation est appelée à évoluer ...
« Mais que vienne la perfection, et ce qui est partiel sera aboli. » (1 Corinthiens 13.10)
La perfection, c'est le Royaume de Dieu et la révélation de Son règne éternel face aux humains.
« Car à présent, nous voyons comme dans un miroir, d’une manière confuse, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais en partie, mais alors je connaîtrai en vérité comme j’ai été connu. » (1 Corinthiens 13.12)
A ce jour, cette connaissance "en vérité" n'est pas encore à notre disposition.
Il va de soi qu'elle était encore plus éloignée des contemporains de Joseph, il y a quatre mille ans.
Ceci devrait peut-être nous inciter à faire preuve de moins de prétention en affirmant être dépositaires de la vérité en tant que chrétiens.
Jésus a montré le chemin ... mais nous ne sommes pas encore arrivés au bout du chemin !