Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Gouverner, c'est prévoir

« Joseph amassa des céréales, comme le sable de la mer,

une quantité considérable,

au point que l’on cesse de compter

parce qu’on ne pouvait la dénombrer. »

(Genèse 41.49)

Gouverner c'est prévoir

Émile de Girardin est un journaliste et homme politique français.

Cette phrase qu'il est peut-être le premier à avoir prononcée a été reprise de nombreuses fois ...

"Gouverner c'est prévoir ; et ne rien prévoir, c'est courir à sa perte."

Nous ignorons qui a pu prononcer cette phrase auparavant, mais nous savons qui l'a mise en pratique il y a quatre mille ans.

Joseph, investi d'un don spirituel par Elohim, et d'un pouvoir temporel par le pharaon va se mettre à l'ouvrage.

Devenu gouverneur de l'Égypte, son aptitude à prévoir ce qui allait se produire pendant les sept années de mauvaises récoltes lui a permis de constituer des réserves considérables pendant les sept années d'abondance.

Cette abondance en céréales, « comme le sable de la mer, une quantité considérable, au point que l’on cesse de compter parce qu’on ne pouvait la dénombrer » nous rappelle ce qui fut dit notamment à Abraham à propos de la semence.

« Et je plante ta semence comme poussière en terre. Si l'homme était capable de compter la poussière de la terre, il pourrait en outre compter ta semence. » (Genèse 13.16)

Qu'il s'agisse de la semence des hommes, ou de céréales, lorsque le Seigneur bénit une nation, elle sera prolifique !

Sans les mesures préconisées par Joseph, l'Égypte courait à sa perte ravagée par la famine.

La question qui se pose est de savoir d'où venait ce surplus de blé qui a permis de constituer des stocks.

La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives, est restée longtemps un phénomène inexpliqué.

La source la plus haute du Nil se trouve dans les montagnes du Rwenzori.

Ce nom veut dire "faiseur de pluie" dans la langue des tribus d'altitude ougandaises.

Dans ce massif, la pluie tombe plus de 300 jours par an. Ses forêts sont une éponge gonflée d'humidité.

Mais la nature est capricieuse et nous savons que l'abondance des précipitations peut varier d'une année sur l'autre ... ou pendant une plus longue période.

Dans ces conditions, c'est la crue du Nil en aval qui pouvait en être affectée et les dépôts fertiles pouvaient alors manquer, exposant ainsi les populations à la famine.

Il est probable que lors des années d'abondance, on ne prenait pas la précaution de stocker les excédents et les surplus de récoltes étaient ainsi gaspillés.

Un tel comportement de gaspillage est de nos jours fréquent dans les sociétés où règne l'abondance et la surconsommation.

Surproduction de fruits et légumes qui finissent en décharge, stocks alimentaires périmés dans les grands magasins que l'on détruit, nourriture jetée par les consommateurs ... notre société court ainsi à sa perte.

L'insouciance qui peut régner quand tout semble aller bien est chèrement payée lorsque survient une crise économique.

On accusera alors les dirigeants de leur incompétence ... oubliant à quel point chacun a pu être fautif par son propre comportement.

Pendant les trente années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, la croissance économique a permis un développement sans précédent des biens de consommation.

En parallèle on gaspillait l'énergie, le pétrole notamment, créant ainsi des habitudes de consommation néfastes à terme notamment avec la création d'un effet de serre.

Depuis 1973 et le premier choc pétrolier, le monde n'a cessé de connaître une succession de périodes de crise puis de relance économiques.

Les modes de vie fondés sur la surconsommation de la société des loisirs ont accentué la pression sur l'environnement et notre vieille terre n'en peut plus de nous supporter.

Il y a quatre mille ans, la société égyptienne, comme les autres sociétés antiques, était bien loin de tels excès.

"Gouverner c'est prévoir ..." aurait pu proclamer Joseph.

Mais il n'avait pas besoin de se lancer dans une campagne électorale pour critiquer ses adversaires incompétents.

D'autant que celui qui agit ainsi se trouvera fort dépourvu, quand la bise sera venue ... sur sa propre gouvernance !

< < < Retour au sommaire < < < 306-GEN 41.49 > > > Les fils de Joseph > > >

Visiteurs du site


Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 41 ~ Versets 41.46 à 41.55

46. Joseph était âgé de 30 ans quand il se tint face à Pharaon, roi d’Égypte. Puis Joseph s'éloigna de la face de Pharaon et parcourut tout le territoire d’Égypte.

47. Et la terre produisit de pleines poignées pendant les sept années d’abondance.

48. Il rassembla toutes les vivres pendant sept années qui provenaient de la terre d’Égypte. Il mit les vivres dans les villes. Il mit dans chaque ville les vivres des champs qui étaient autour d’elle.

49. Joseph amassa des céréales, comme le sable de la mer, une quantité considérable, au point que l’on cesse de compter parce qu’on ne pouvait la dénombrer.

50. Avant que vienne l’année de la famine, il naquit deux fils à Joseph, que lui donna Asnath, fille de Potiphera, prêtre d'On.

51. Joseph appela le premier-né du nom de Manassé, car « Elohim m’a fait oublier toutes mes épreuves, et toute la maison de mon père ».

52. Au second, il donna le nom d'Éphraïm, car « Elohim m’a rendu fécond dans le pays de mon humiliation ».

53. Les sept années d’abondance qui régnaient dans le pays d’Égypte s'achevèrent.

54. Les sept années de famine commencèrent, comme Joseph avait dit. Il y eut une famine sur toutes terres, mais dans tout le territoire d’Égypte il y avait du pain.

55. Quand tout le pays d’Égypte eut faim, le peuple cria vers Pharaon pour du pain. Et Pharaon dit à tous les Égyptiens : « Allez voir Joseph, faites ce qu’il vous dira ! »