Pour Jacob, l'annonce du décès de son fils préféré, Joseph, est une profonde déchirure.
La pratique qui consistait à déchirer ses vêtements peut sembler étrange de nos jours.
C'est un geste symbolique qui, accompagné du revêtement d'un sac de toile, va exprimer le désespoir, le chagrin, l’humiliation et le deuil.
En déchirant ses vêtements, on peut aussi manifester la déchirure intérieure qui affecte celui qui est en deuil.
Cette pratique ne doit pas être un simulâcre mais l'expression d'une réelle douleur de l'âme.
C'est pourquoi le Seigneur recommandait à Son peuple :
« Déchirez vos cœurs, non vos vêtements ... » (Joël 2.13)
Car de tout temps, bon nombre de ceux qui semblent afficher de la tristesse un jour de deuil se révèlent en fait parfaitement indifférents à la douleur qui afflige les proches du défunt.
En ce qui concerne Jacob, il est certain que son acte n'est pas un simulâcre ou une pratique rituelle.
On ne peut douter de son attachement à son fils, notamment quand il dit :
« Que je descende avec le deuil de mon fils jusqu'au Shéol. » (Genèse 37.35)
Il restera inconsolable ... jusqu'au jour de sa mort où il entend rejoindre son fils au Shéol, le séjour des morts.
Comment vivre une telle épreuve ?
La mort d'un enfant est souvent insupportable même pour ceux qui ont la foi.
Celle d'un parent moins proche ou d'un ami peut être moins douloureuse, mais elle demeure cependant une source d'affliction.
« Jésus pleura. » (Evangile selon Jean 11.35)
Le verset le plus court de la Bible, seulement deux mots, exprime la compassion, la solidarité que Jésus entend exprimer envers ceux qui connaissent le deuil.
Il pleura devant le tombeau de Lazare tout en sachant qu'Il avait le pouvoir de le réveiller des morts.
Marthe, une sœur de Lazare dit à Jésus :
« Je sais qu'il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour. » (Evangile selon Jean 11.24)
Mais cette espérance ne suffit pas à ôter la peine légitime que les croyants peuvent ressentir lors de la perte de quelqu'un qu'ils aiment.
Au temps de Jacob, la croyance en la résurrection n'est pas attestée.
Le Shéol était conçu comme un lieu de morne séjour que l'on aurait peine à décrire.
De ce fait, le deuil, le jeûne, et toutes autres manifestations de la douleur face à la perte d'un bien-aimé ne saurait être évitées.
Pourtant, le Seigneur a voulu nous montrer par un verset qu'une source de peine peut devenir une source d'allégresse ...
« Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne du septième et le jeûne du dixième se changeront pour la maison de Juda en jours d'allégresse et de joie, en fêtes de réjouissance. Mais aimez la vérité et la paix. » (Zacharie 8.19)
Ces jeûnes commémoraient des évènements tragiques pour les Juifs.
Pourtant le Seigneur annonce à Son peuple que les solennités de deuil deviendront de joyeuses solennités.
« Tout est possible à Dieu ! » (Evangile selon Marc 10.27)
Changer le deuil en allégresse ... ressusciter des morts pour la vie éternelle ceux qui croient.
Et, bien sûr, rendre son fils à Jacob qui croyait Joseph mort ... et le retrouvera par la suite en Egypte !