La présentation généalogique de ce chapitre s'articule comme suit :
- du premier verset au huitième, ce sont les enfants issus des épouses cananéennes ou ismaélites d'Ésaü nés sur la terre de Canaan,
- du verset 9 au verset 14, ce sont les enfants nés dans la montagne de Séïr,
- du verset 15 au verset 19, ce sont les chefs de tribus édomites nés à Canaan,
- du verset 20 au verset 28, la généalogie porte sur les Horites qui habitaient Séïr antérieurement à l'arrivée d'Ésaü,
- les versets 29 et 30 présentent les chefs des tribus horites,
- du verset 31 au verset 39, ce sont les rois qui auraient gouverné sur le territoire d’Édom,
- du verset 40 au verset 43, ce sont les chefs de tribus édomites nés à Séïr.
Vu le contexte semi-désertique de l'habitat des uns et des autres, il est probable que ces chefs exerçaient leur autorité sur quelques centaines, au mieux quelques milliers d'individus dispersés sur un territoire qu'ils s'étaient répartis à l'amiable, ou après des affrontements.
Les rois sont pour leur part désignés comme antérieurs à l'instauration de la royauté en Israël.
Considérant que le premier roi d'Israël, Saül, exerça de 1050 à 1010 avant Jésus-Christ, les rois édomites auraient donc vécu avant cette période.
Le premier est Béla, fils de Béor. Les dates de son règne, comme pour ses successeurs, sont inconnues.
La Genèse cite une succession de sept rois édomites ... un nombre qui n'a pas manqué d'interpeller les spécialistes de l'ésotérisme.
Adolphe Franck, philosophe du judaïsme, écrivait en 1843 :
"La Genèse fait mention de sept rois d'Edom qui ont précédé les rois d'Israël, et en les nommant elle les fait mourir l'un après l'autre, pour nous apprendre dans quel ordre ils se sont succédé.
C'est de ce texte, si étranger par lui-même à un tel ordre d'idées, que les auteurs du Zohar se sont emparés, pour y attacher leur croyance à une sorte de révolution dans le monde invisible de l'émanation divine."
Au même siècle, Helena Blavatsky apportait pour sa part ce commentaire :
"La philosophie ésotérique orientale nous enseigne que les sept rois d'Edom ne sont pas le type de mondes disparus ou de forces déséquilibrées, mais le symbole des sept races-racines humaines, dont quatre ont passé, la cinquième passe, et il y en a encore deux à venir."
Enfin, pour René Guénon qui a étudié ce sujet au début du XXe siècle, le mot Édom dérive de la racine "adama", ce qui donne "terre rouge" ou "roux".
Édom serait un surnom d'Ésaü.
Si l'on prend Adam comme étant l'origine d'une "race rouge", Édom désignerait les races ayant précédé celle-ci dans le cycle humain actuel.
Mais si l'on prend Adam dans son sens le plus étendu, comme prototype de l'humanité actuelle, Édom désigne alors les humanités antérieures et disparues (les préadamites).
Ce survol de l'ésotérisme à partir des sept rois édomites peut sembler, à juste titre, bien compliqué.
C'est logique car l'ésotérisme à pour caractère principal d'être souvent impénétrable, énigmatique ... voire proche de l'occultisme.
Percer les mystères de l'ésotérisme est réservé aux initiés ... dont nous ne faisons pas partie !