Parmi les noms qui se succèdent dans l'énumération des rois qui ont gouverné sur le territoire d'Édom, nous voyons apparaître Saül, immédiatement suivi d'un certain Baal-Hanan.
Ce roi Saül ne doit évidemment pas être confondu avec celui qui régna sur Israël et dont le successeur fut le roi David.
Mais il est intéressant de noter que le successeur du roi d'Édom se nomme Baal-Hanan.
Le nom de "Baal" est d'ordinaire associé à une divinité sémitique, que l'on identifie notamment à Canaan, et qui va symboliser pour les Israélites les croyances occultes, idolâtres.
On le trouvait souvent associé à d'autres dénominations locales :
- "Baal Marcodés", dieu des danses sacrées,
- "Baal Shamen", dieu du ciel,
- "Baal Bek", le dieu solaire,
- "Belzébuth" (Baalzebub), celui qui vole,
- ou encore "Baal Hammon" pour lequel des sacrifices humains ont pu être accomplis.
Ce panthéon plus ou moins maléfique avait en commun la racine "Baal" qui peut se traduire par "seigneur", "maître" ou "propriétaire".
Mais qu'en est-il de Baal-Hanan qui n'apparaît pas dans ce panthéon du polythéisme ?
Baal-Hanan signifie "seigneur de compassion" ou "maître miséricordieux".
Nous n'en savons pas plus sur le règne de ce roi d'Édom mais tout porte à croire, avec un tel nom, que celui-ci fut une bénédiction pour son peuple.
La portée symbolique de ce nom, dans la mesure où il succède à un dénommé Saül, se révèle dans le fait que celui qui succède au roi Saül édomite fut un "seigneur de compassion".
Or le successeur du roi Saül israélite fut David ... et celui que l'on appela ultérieurement "Fils de David" n'est autre que Jésus, notre Seigneur de compassion !
Ainsi, le premier verset du Nouveau Testament commence par cette formule :
« Livre de la genèse de Jésus Christ fils de David, fils d'Abraham. » (Evangile selon Matthieu 1.1)
Dans cette présentation de Jésus, il faut noter que deux noms, David et Abraham, symbolisent à eux seuls l'antériorité spirituelle de Jésus sur le plan terrestre :
- Abraham, surnommé le "père des croyants" car il s'illustra par sa foi envers le Dieu unique,
- et David, dont le nom est dérivé du terme hébreu "dowd" qui signifie "chéri" ou "bien aimé".
Or si Jésus fut appelé "Fils de David", Il est aussi et avant tout le "Fils bien aimé" selon la volonté du Père céleste :
« Et une voix venant des cieux dit :
Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui je me complais. »
(Evangile selon Matthieu 3.17)
Si l'on se souviendra sans difficulté des noms d'Abraham, David ou encore Saül l'israélite, on oubliera vite qu'il y eut, selon la Bible, un Saül édomite.
La fonction symbolique de son nom ne sera pas évidente pour tout le monde.
Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son, un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention.
Dans le cas présent, il nous a paru possible que le Saül édomite, dont le successeur, Baal-Hanan, fut un "seigneur de compassion", préfigure le Saül israélite.