Si certains se révèlent toujours prêts à recevoir sans donner, d'autres, à l'inverse sont toujours prêts à donner ... mais n'aiment pas recevoir de présents.
Ces deux types de personnalités, situées à l'opposé l'une de l'autre, forment des extrêmes entre lesquels on trouvera toutes sortes de nuances qui correspondent à autant d'individus différents.
Dans le cas présent, entre Jacob et Ésaü, nous sommes confrontés à un dialogue qui semble indiquer la volonté d'Ésaü de ne pas accepter de présents de la part de Jacob.
Ésaü s'étonne d'abord à la vue de tout ce que Jacob lui avait envoyé :
« A quoi destines-tu tout ce camp que j’ai rencontré ? » (Genèse 33.8)
Puis il refuse en disant qu'il n'a besoin de rien :
« J'ai beaucoup pour moi, mon frère. Ce qui est à toi restera à toi. » (Genèse 33.9)
Jacob va devoir insister, l'exhorter afin de le persuader.
Ésaü finit par accepter ... mais pourquoi une telle hésitation ?
Dans les relations humaines, il est fréquent que l'offrande soit une forme de politesse, un préalable à l'établissement de bonnes relations.
C'était l'intention de Jacob qui pensait ainsi calmer son frère.
Mais Ésaü n'avait pas besoin de cela pour accueillir son frère à bras ouverts (Genèse 33.4).
De ce fait, l'offrande peut avoir un effet inverse en suscitant une réaction de rejet de la part de celui qui peut se sentir vexé à l'idée que l'on ait pu croire qu'il avait besoin d'être amadoué.
En ce cas, nous risquons fort d'entrer dans un dialogue de sourds où la fierté peut tout gâcher.
« Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. » (Actes des Apôtres 20.35)
Cette parole de Jésus rapportée par l'apôtre Paul ne figure pas dans les évangiles.
Mais elle est tout à fait dans l'Esprit du Christ qui a toujours donné la priorité au fait de donner :
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Evangile selon Matthieu 10.8)
Jésus évoquait le don gratuit de la grâce de Dieu ... que tout le monde est loin d'accepter !
Et pourtant, le fait de donner est réellement une source de bonheur.
Jésus a donné Sa vie pour les pécheurs qui acceptent ce don, et malgré les souffrances endurées c'est un grand bonheur pour Lui de savoir que beaucoup L'ont reçu dans leur cœur.
Le don qui vient du cœur et qui est reçu de bon cœur, sans arrières pensées de part et d'autre, est une véritable source de bénédictions.
Le risque, pour celui qui reçoit, c'est de se sentir dépendant ou redevable envers celui qui a donné.
Alors la méfiance ou la fierté prennent le dessus ... et c'est probablement cette fierté qui incitait Ésaü à repousser les présents de Jacob.
Quand à nous, face au don gratuit de la grâce de Dieu, si nous voulons bien reconnaître nos péchés en toute humilité, nous devrions être en mesure de l'accepter sans que la fierté se manifeste.
Pour ce qui est de la méfiance, ne nous méfions pas du Seigneur ... mais plutôt de Son adversaire : Satan !