Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Les idoles de Laban

« Laban était parti tondre son troupeau.

Rachel vola les idoles domestiques de son père. »

(Genèse 31.19)

Les idoles de Laban

Les idoles domestiques étaient souvent présentes dans les habitations pendant l'Antiquité.

Appelées "Théraphim" en hébreu, ou "Pénates" chez les Romains, ces divinités protectrices du foyer sont plusieurs fois mentionnées dans la Bible.

Elles apparaissent pour la première fois en Genèse 31 avec les idoles de Laban que Rachel dérobe, mais il en sera encore question dans sept autres passages de l'Ancien Testament.

Il s'agissait de statuettes, de forme humaine, que l'on consultait et dont les réponses avaient valeur d'oracle.

Le mot "Théraphim" pourrait dériver d'une racine, "taraph" que l'on retrouve en syrien et qui signifie "s'enquérir, s'informer".

Il est cependant difficile d'en savoir plus sur les modalités de consultation de ces objets qui pouvait varier d'un endroit à l'autre selon les traditions familiales.

Il n'est pas certain qu'on leur rendait directement un culte.

Leur usage va donc relever, aux yeux de Dieu, du péché de divination.

Le fait que ceci soit plusieurs fois évoqué dans la Bible révèle l'obstination des peuples, y compris les Juifs, à se laisser séduire par ce type de pratiques.

Celles-ci sont cependant considérées dans la Bible comme autant d'illusions, de fausses croyances : « Car les théraphim ont des paroles de néant, les devins prophétisent des faussetés ... » (Zacharie 10.2)

Ceci ne peut que détourner les croyants de la vraie foi en Dieu :

« Jamais on n’a appris ni entendu dire, et jamais l’oeil n’a vu qu’un autre dieu que toi fît de telles choses pour ceux qui se confient en lui. » (Esaïe 64.3)

Lors de la fuite de Jacob, Rebecca vole à l'insu de son mari, les Théraphim de son père.

Pourquoi agir ainsi ?

On ne peut écarter l'hypothèse que Rachel, héritière des croyances familiales véhiculées par son père et ses ancêtres idolâtres, apporte du crédit à la consultation des Théraphim.

Auquel cas, en volant ces objets, elle peut espérer avoir ainsi empêché Laban de découvrir, au moyen des "oracles", dans quelle direction ils s'étaient enfuis.

Manifestement, Laban n'a pas eu besoin de ses Théraphim pour retrouver Jacob.

Il était facile de deviner que Jacob s'en retournait vers son pays.

Autre hypothèse, qui vise cette fois à ôter tout soupçon d'idolâtrie pesant sur Rachel, l'interprétation formulée par le rabbin Rachi :

"Rachel déroba les pénates dans l’intention de détacher son père de l’idolâtrie."

Pourquoi pas ...

Mais alors pourquoi n'est-il pas précisé dans la suite du texte biblique que Rachel détruit, ou se débarrasse des Théraphim ?

L'attachement que l'on porte aux supports d'idolâtrie peut nous écarter des voies du Seigneur ... et ne pas nous faire entendre sa voix.

Sachant combien l'idolâtrie continuera de contaminer le peuple juif, il est fort possible que Rachel ait emporté les idoles de Laban afin de les conserver et d'en faire ultérieurement usage.

Il est fréquent que des croyants sincères associent, sous forme d'un syncrétisme religieux, les bases de leur foi non idolâtre avec des pratiques qui sont autant de dérives.

Un comportement sommes toutes très banal ... et toujours d'actualité !

Combien d'hommes et de femmes vénèrent de nos jour des objets, statuettes, images pieuses et autres représentations, espérant ainsi obtenir une protection divine, une guérison, ou toute autre indication venant de Dieu ?

Il est pourtant écrit dans les commandements :

« Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.

Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ... » (Exode 20.4-5)

On peut bien sûr objecter que les peintures et autres images "non taillées" ne sont pas visées par le commandement donné à Moïse.

Mais il est peu probable, au temps de l'Exode, que l'on ait stocké chez soi des photographies ou autres images pieuses que les techniques de cette époque ne permettaient pas de fabriquer.

Il faut donc considérer que ce commandement est "générique".

C'est-à-dire que la notion d'image taillée mentionnée il y a plus de 3000 ans doit être élargie à toutes formes de représentations modernes suceptibles d'engendrer de fausses croyances.

Faut-il pour autant faire le ménage chez soi en supprimant tout objet suspect ?

Pas nécessairement ... tout dépend de l'importance que l'on peut y attacher.

S'il s'agit de simples souvenirs, ou d'œuvres artistiques, auxquels aucune croyance n'est attachée, pourquoi s'en débarasser ?

La dépendance envers les fausses croyances ne vient pas de l'objet ... mais de l'individu qui s'attache à l'objet.

< < < Retour au sommaire < < < 235-GEN 31-19 > > > La fuite de Jacob > > >

Visiteurs du site


Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 31 ~ Versets 31.17 à 31.29

17. Jacob se leva et fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux.

18. Il conduisit tout son bétail, tous ses biens, ce bétail qu'il avait acquis, ce qu'il avait eu à Padan-Aram, pour retourner vers Isaac, son père, en terre de Canaan.

19. Laban était parti tondre son troupeau. Rachel vola les idoles domestiques de son père.

20. Et Jacob vola le cœur de Laban, l'Araméen, en ne lui disant pas qu'il se sauvait.

21. Il se sauva, lui et tout ce qui était à lui. Il se leva pour traverser le fleuve et se diriger face à la montagne de Gaalad.

22. Le troisième jour, on annonça à Laban que Jacob s'était sauvé.

23. Il prit ses frères avec lui, le poursuivit sept jours de route et le rattrapa à la montagne de Gaalad.

24. Mais il vint, Elohim, en songe pendant la nuit à Laban, l'Araméen, et lui dit : « Garde-toi de parler à Jacob en bien comme en mal ! »

25. Laban rejoint Jacob. Jacob avait dressé sa tente sur la montagne. Laban dressa sa tente avec ses frères sur la montagne de Galaad.

26. Laban dit à Jacob : « Qu'as-tu fait ? Tu as volé mon cœur et tu emmènes mes filles comme des captives par l'épée.

27. Pourquoi te cacher pour te sauver en me volant, sans m'avertir ? Je t'aurais renvoyé avec joie, au chant du tambourin et de la harpe.

28. Tu ne m'as pas même laissé embrasser mes fils et mes filles. Ainsi, tu es insensé d'avoir fait cela.

29. Ma main se disposait à te faire du mal mais l'Elohim de ton père m'a parlé la nuit dernière pour me dire : "Garde-toi de parler à Jacob en bien comme en mal !"