Pour effectuer la mission qui lui était confiée, Abraham avait choisi un homme de confiance :
« Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, celui qui régissait tous ses biens ... » (Genèse 24.2)
Nul ne connaîtra le nom de ce serviteur qui va pourtant accomplir la mission qui lui incombait en pleine conformité avec ce qui lui avait été dit par Abraham.
Il est vrai que celui auquel on confie la gestion de "tous ses biens" se doit d'être un homme de confiance ... mais on peut se tromper dans son choix !
Ce n'est pas le cas d'Abraham qui a su choisir un homme pleinement dévoué.
Installé dans la maison de Laban qui lui offre le gîte et le couvert, le serviteur décide de reporter son repas afin d'aller jusqu'au bout de sa mission.
Entre ses droits ... et le devoir qui lui incombe, cet homme sait définir la priorité : son devoir !
Avant de satisfaire son besoin personnel en acceptant de se nourrir, il songe d'abord à la mission.
Après avoir fait son exposé au sujet du déroulement de sa mission, il aurait pu séjourner quelques temps avant de repartir.
Pour venir chercher une épouse destinée à Isaac dans la famille d'Abraham, le serviteur a dû accomplir plusieurs centaines de kilomètres à dos de chameau.
Pour retourner en Canaan, où résidaient Abraham et Isaac, il faut effectuer le même trajet en sens inverse et dans des conditions identiques.
Mais il n'y aura pas de repos pour lui !
« Le matin, après s'être levés, il dit :
Renvoyez-moi vers mon Adonaï. »
(Genèse 24.54)
Les parents de Rebecca souhaitent rester encore quelques temps avec elle avant de la voir partir.
Le serviteur s'impatiente ...
« Vous ne devez pas me retarder puisque JHVH a fait aboutir mon voyage.
Renvoyez-moi ! Et je retournerai vers mon Adonaï. »
(Genèse 24.56)
On n'arrête pas ainsi une personne dévouée à son maître (son Adonaï) ... et à son Dieu.
Tout le monde est loin de fonctionner ainsi ...
Entre devoirs et droits, beaucoup donnent la priorité aux droits sur les devoirs.
Le monde fonctionnerait pourtant bien mieux si l'on avait d'autres principes :
- Avant de revendiquer ses droits, ne faut-il pas songer à exercer ses devoirs envers la société ?
- Lorsque l’on entreprend quelque chose, on attend un résultat ... donc il faut s’efforcer d’aller jusqu’au bout dans les meilleurs délais.
- Il faut apprendre à se débrouiller seul avant de solliciter une aide extérieure ... ce qui n'exclut pas de s'en remettre à la volonté Dieu !
- Il ne faut pas attendre des autres qu’ils fassent les choses à notre place.
Après avoir intégré ces principes de base pendant la jeunesse, l'adulte pourra alors se dire :
- Ce qui ne se fait pas par d'autres ... c’est peut-être à moi de le faire ?
- Ce n’est pas parce que j’ai la capacité de le faire que je dois exiger des autres d’avoir les mêmes capacités.
- Si j’ai reçu des capacités intellectuelles ou physiques, je le dois à des conditions de vie et de développement favorables et non à moi-même.
- Je n’ai donc pas à me vanter d’avoir réussi ce que j’ai entrepris.
Dans sa première épître aux Corinthiens (chapitre 4, verset 7) l’apôtre Paul écrivait :
« En effet, qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te faire valoir comme si tu ne l’avais pas reçu ? »
Si vous ressemblez à ce serviteur d'Abraham, si vous faites passer vos devoirs avant vos droits, l'intérêt collectif de la société avant votre intérêt personnel, et surtout la volonté de Dieu en priorité ... n'en tirez pas pour autant une quelconque fierté.
Car c'est ainsi que vous aurez le soutien de Dieu pour mener à bien vos entreprises :