Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



La circoncision

« Voici mon alliance que vous garderez entre moi,

entre toi et ta semence après toi :

vous circoncirez tout mâle parmi vous. »

(Genèse 17.10)

La circoncision : signe de l'alliance

La circoncision est apparue dans les pays chauds où l'eau était rare et l'hygiène aléatoire.

De ce fait, circoncire un enfant peu après la naissance trouvait sa raison d'être pour éviter ultérieurement des infections.

On considère que le nouveau-né ne se souviendra pas de cette opération douloureuse qui était toujours pratiquée autrefois sans anesthésie :

« Tout fils sera circoncis à l'âge de huit jours ... » (Genèse 17.12)

Jésus, selon la tradition du judaïsme, fut circoncis à cet âge :

« Au terme de huit jours, Il fut circoncis et appelé du nom de Jésus, comme l'ange L'avait nommé avant Sa conception. » (Luc 2.21)

Lorsque Abraham reçut cette directive de Elohim, il entreprit de circoncire tous les membres de sa maison, y compris ceux qui étaient "acquis à prix d'argent".

Il s'agit donc d'étrangers, voire d'esclaves, qui ont en commun de vivre sous le même toit, sur le même territoire.

L'alliance par la circoncision est une alliance territoriale car Elohim vient de donner Canaan à la "maison" d'Abraham (Genèse 17.8), dont la descendance par Isaac engendrera le peuple Juif.

Celui qui ne sera pas circoncis, c'est-à-dire "coupé" au niveau du prépuce, sera "coupé" de son peuple (Genèse 17.14).

Il ne s'agit pas d'un jeu de mots mais de la traduction précise des termes hébreux qui veulent nous faire comprendre que la "coupure" infligée au prépuce inscrit un lien, une alliance avec Dieu, alors que l'absence de cette "coupure" implique la rupture du lien de l'alliance.

Cette rupture n'est pas un rejet par rapport à Dieu mais au regard du territoire réservé à ce peuple.

« Pour le mâle incirconcis, celui dont la chair du prépuce n'a pas été circoncise, son âme est coupée de son peuple. Il annule mon alliance. » (Genèse 17.14)

L'annulation de cette alliance n'annule pas toutes autres alliances que Dieu aurait pu passer et ne contredit pas les alliances à venir.

Mais celle-ci inscrit dans la chair de l'individu un droit perpétuel sur une terre : Canaan.

Abraham se soumit lui-même à cette opération douloureuse pour un adulte et son fils Ishmaël, âgé de treize ans, fut circoncis (Genèse 17.25).

Dans le prolongement de cette pratique, les musulmans pratiquent la circoncision sur les enfants avant l'âge de la puberté.

A cet âge, une telle pratique sans anesthésie restera bien souvent un souvenir traumatisant.

Les chrétiens ont très tôt abandonné la pratique de la circoncision.

Mais ce fut un sujet de division au sein des Juifs.

Lorsque les apôtres ont entrepris d'évangéliser les païens, le problème de la circoncision des adultes s'est vite posé.

« Lorsque Pierre remonta à Jérusalem, les circoncis le prirent à partie. Ils dirent :

Tu es entré chez des incirconcis et tu as mangé avec eux ! » (Actes des apôtres 11.2-3)

Mais de telles considérations n'entraient pas dans le plan de Dieu qui veut que tout le monde soit sauvé :

« Les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent stupéfaits que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les païens. » (Actes des apôtres 10.45)

Certains Juifs demeurés attachés aux principes religieux de la loi voulaient imposer la circoncision aux païens convertis.

Réunis en assemblée à Jérusalem, les disciples en décidèrent autrement.

Ils réduirent les principes religieux à un minimum de prescriptions compatibles avec les traditions juives et supportables par les nouveaux convertis.

« S'abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de la fornication. » (Actes des apôtres 15.29)

Il n'était plus question de circoncision pour les non Juifs.

Pourquoi ?

Parce que celle-ci établit un lien entre le Juif et sa terre.

Ce lien, les non Juifs qui n'ont aucune raison de revendiquer la terre d'Israël, Eretz Israël, peuvent tout à fait s'en dispenser sans pour autant être "coupés" de Dieu.

Les chrétiens qui ont grandi dans la Nouvelle Alliance, celle qui ne résulte plus de la coupure du prépuce mais du sang de Jésus-Christ, ont une vocation territoriale qui va bien au-delà de la terre de Canaan ...

« Allez donc faire des disciples de toutes nations. » (Matthieu 28.19)

L'alliance territoriale est devenue une alliance universelle !

< < < Retour au sommaire < < < 129-GEN 17.10 > > > Le signe de l'alliance > > >


Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 17 ~ Versets 17.7 à 17.17

7. J'établis mon alliance entre moi, entre toi et ta semence après toi. C'est une alliance perpétuelle pour ces générations afin de devenir ton Elohim, comme pour ta semence après toi.

8. Et je te donne, ainsi qu'à ta semence après toi, la terre où tu séjournes, toute la terre de Canaan, comme possession perpétuelle, et je serai leur Elohim. »

9. Puis il dit, Elohim, à Abraham : « Et tu garderas mon alliance, et ta semence après toi, pour ceux qu'ils engendreront.

10. Voici mon alliance que vous garderez entre moi, entre toi et ta semence après toi : vous circoncirez tout mâle parmi vous.

11. Vous circoncirez la chair de votre prépuce. Cela deviendra le signe de l'alliance entre moi et vous.

12. Tout fils sera circoncis à l'âge de huit jours, tout mâle parmi vos générations, né dans la maison ou acquis à prix d'argent, et tout fils d'étranger qui ne sera pas issu de votre semence.

13. Circoncis ! Qu'il soit circoncis le natif de votre maison et celui qui est acquis à prix d'argent, et mon alliance deviendra dans votre chair une alliance perpétuelle.

14. Pour le mâle incirconcis, celui dont la chair du prépuce n'a pas été circoncise, son âme est coupée de son peuple. Il annule mon alliance. »

15. Puis Elohim dit à Abraham : « Saraï, ta femme, tu ne l'appelleras plus du nom de Saraï, car son nom est Sarah.

16. Je la bénis et, de plus, je vais lui donner un fils pour toi, oui je la bénis, et d'elle seront issues des nations, des rois de peuples sortiront d'elle. »

17. Abraham tomba sur sa face. Il rit et dit en son cœur : « Un fils naîtrait à un centenaire ? Et Sarah, une nonagénaire, lui donnerait naissance ? »