Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Hagar

« Saraï, la femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfant

et avait une servante égyptienne du nom de Hagar. »

(Genèse 16.1)

Hagar

Qui était Hagar ?

Une servante égyptienne, nous dit la Bible.

Une esclave, selon certaines traductions dont celle du Rabbinat qui accompagne cependant ce verset d'un commentaire du rabbin Rachi en ces termes :

« Une servante égyptienne :

Elle était la fille de Pharaon. Lorsque celui-ci a vu les miracles dont avait bénéficié Sara, il s’est dit :

"Mieux vaut que ma fille soit servante dans la maison de cet homme, plutôt que maîtresse de la maison d’une autre !" (Beréchith raba 45, 1). »

Servante ou esclave ?

De nos jours, la différence est grande ... mais ce n'était pas le cas dans les temps anciens.

La propre fille de Pharaon pouvait-elle être appelée à devenir une esclave ... ou est-ce la relecture par les Juifs de ce passage de l'Ancien Testament qui les a conduits à rabaisser Hagar, la mère d'Ishmaël, au rang d'esclave afin de mettre en avant Saraï, la mère d'Isaac ?

Et le Nouveau Testament n'est pas tendre non plus avec Hagar lorsque Paul écrit :

« Car il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, un de l'esclave, et un de la femme libre.

Mais celui de l’esclave est né selon la chair, et l'autre, de la femme libre, est né suite à la promesse.

Ces unions ont une valeur allégorique, car ces femmes sont les deux alliances. L’une venue du mont Sinaï, engendra pour la servitude : c’est Agar.

Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie. Elle correspond à la Jérusalem actuelle, car elle est dans la servitude avec ses enfants.

Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est notre mère ! » (Galates 4.22-26)

Dans un premier temps, Paul se situe selon la tradition juive : Hagar, c'est l'esclave !

Mais il associe ensuite les Juifs à cette situation de servitude (verset 26).

Pourquoi ?

Parce que ceux-ci sont esclaves de la loi de Moïse au lieu de vivre selon la foi !

« Ces unions ont une valeur allégorique, car ces femmes sont les deux alliances. » (Galates 4.24)

Paul entend dépasser le récit historique de la Genèse pour lui donner une dimension allégorique.

Ce faisant Paul va loin, et même très loin ... car nous sommes au premier siècle de notre ère et il anticipe ce qui va se produire par la suite ... sans le savoir.

Au premier siècle, sous le régime de la loi de Moïse, de la servitude spirituelle, il n'y a qu'un peuple : les Juifs.

C'est ce que Paul appelle la Jérusalem actuelle ... et de nos jours cela n'a pas changé depuis le rétablissement de l'Etat d'Israël en 1948.

Mais six siècles après Paul, le développement de l'Islam à créé un nouvel espace de servitude spirituelle avec la loi coranique qui, malgré ses nombreuses différences avec la loi de Moïse a au moins en commun le fait d'asservir les croyants à des obligations rituelles qui les éloignent de la véritable foi promulguée par Jésus Christ.

« Avant la venue de la foi, nous étions captifs de la loi, enfermés ensemble en vue de la foi qui devait être révélée.

Ainsi la loi a été notre conducteur jusqu'à Christ, afin d'être justifiés par la foi. » (Galates 3.23-24)

La loi de Moïse était nécessaire afin de permettre aux descendants d'Abraham de se préparer pour l'étape finale de la Révélation : Jésus Christ.

Ainsi, avec Jésus : « Tout est accompli ! » (Jean 19.30)

Mais comme on le dit souvent : "Chassez le naturel, il revient au galop !"

Le naturel, c'est l'esprit « de l’esclave né selon la chair » (Galates 4.23), c'est l'esprit qui éprouve le besoin de pratiquer des rituels religieux quels qu'ils soient.

Jésus est venu pour chasser le naturel, afin d'adorer Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4.24).

Le naturel est revenu avec l'Islam, il se maintient avec le Judaïsme, et il a aussi contaminé de nombreuses confessions chrétiennes qui se sont spirituellement enlisées dans les positions dogmatiques et les rituels religieux ... au lieu de s'élever, de se libérer de toutes servitudes spirituelles par la foi !

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 16 ~ Versets 16.1 à 16.10

1. Saraï, la femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfant et avait une servante égyptienne du nom de Hagar.

2. Saraï dit alors à Abram : « Ecoute ! Je t'en prie ! JHVH m'a privée de pouvoir enfanter. S'il te plaît , va vers ma servante ! Peut-être que je concevrai par elle. » Et Abram écouta la voix de Saraï.

3. Et Saraï, la femme d'Abram, prit Hagar, sa servante Egyptienne, dix ans après qu'Abram se soit installé en terre de Canaan, et elle la donna comme femme à Abram, son homme.

4. Et il alla vers Hagar qui fut enceinte. Voyant qu'elle était enceinte, sa maîtresse fut méprisée à ses yeux.

5. Alors Saraï dit à Abram : « Mon tort retombe sur toi. C'est moi qui ai mis ma servante sur ton sein. Et en voyant qu'elle était enceinte, j'ai perdu de l'estime à ses yeux. Il sera juge, JHVH, entre moi et toi. »

6. Abram dit à Saraï : « Voici ! Ta servante est entre tes mains ! Fais lui ce qui est bon à tes yeux. » Alors Saraï l'humilia, et elle s'enfuit loin de ses faces.

7. Un messager de JHVH la trouva près d'une source d'eaux dans le désert, la source qui est sur la route de Shour.

8. Et il dit : « Hagar, servante de Saraï, d’où viens-tu ? Où vas-tu ? » Alors elle dit : « Je fuis loin des faces de Saraï, ma maîtresse. »

9. Le messager de JHVH lui dit : « Retourne auprès de ta maîtresse pour t'humilier entre ses mains ! »

10. Ensuite le messager de JHVH lui dit : « Je ferai tellement croître ta semence qu'elle ne pourra être dénombrée. »