Qui était Hagar ?
Une servante égyptienne, nous dit la Bible.
Une esclave, selon certaines traductions dont celle du Rabbinat qui accompagne cependant ce verset d'un commentaire du rabbin Rachi en ces termes :
« Une servante égyptienne :
Elle était la fille de Pharaon. Lorsque celui-ci a vu les miracles dont avait bénéficié Sara, il s’est dit :
"Mieux vaut que ma fille soit servante dans la maison de cet homme, plutôt que maîtresse de la maison d’une autre !" (Beréchith raba 45, 1). »
Servante ou esclave ?
De nos jours, la différence est grande ... mais ce n'était pas le cas dans les temps anciens.
La propre fille de Pharaon pouvait-elle être appelée à devenir une esclave ... ou est-ce la relecture par les Juifs de ce passage de l'Ancien Testament qui les a conduits à rabaisser Hagar, la mère d'Ishmaël, au rang d'esclave afin de mettre en avant Saraï, la mère d'Isaac ?
Et le Nouveau Testament n'est pas tendre non plus avec Hagar lorsque Paul écrit :
« Car il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, un de l'esclave, et un de la femme libre.
Mais celui de l’esclave est né selon la chair, et l'autre, de la femme libre, est né suite à la promesse.
Ces unions ont une valeur allégorique, car ces femmes sont les deux alliances. L’une venue du mont Sinaï, engendra pour la servitude : c’est Agar.
Agar, c’est le mont Sinaï en Arabie. Elle correspond à la Jérusalem actuelle, car elle est dans la servitude avec ses enfants.
Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est notre mère ! »
(Galates 4.22-26)
Dans un premier temps, Paul se situe selon la tradition juive : Hagar, c'est l'esclave !
Mais il associe ensuite les Juifs à cette situation de servitude (verset 26).
Pourquoi ?
Parce que ceux-ci sont esclaves de la loi de Moïse au lieu de vivre selon la foi !
« Ces unions ont une valeur allégorique, car ces femmes sont les deux alliances. » (Galates 4.24)
Paul entend dépasser le récit historique de la Genèse pour lui donner une dimension allégorique.
Ce faisant Paul va loin, et même très loin ... car nous sommes au premier siècle de notre ère et il anticipe ce qui va se produire par la suite ... sans le savoir.
Au premier siècle, sous le régime de la loi de Moïse, de la servitude spirituelle, il n'y a qu'un peuple : les Juifs.
C'est ce que Paul appelle la Jérusalem actuelle ... et de nos jours cela n'a pas changé depuis le rétablissement de l'Etat d'Israël en 1948.
Mais six siècles après Paul, le développement de l'Islam à créé un nouvel espace de servitude spirituelle avec la loi coranique qui, malgré ses nombreuses différences avec la loi de Moïse a au moins en commun le fait d'asservir les croyants à des obligations rituelles qui les éloignent de la véritable foi promulguée par Jésus Christ.
« Avant la venue de la foi, nous étions captifs de la loi, enfermés ensemble en vue de la foi qui devait être révélée.
Ainsi la loi a été notre conducteur jusqu'à Christ, afin d'être justifiés par la foi. »
(Galates 3.23-24)
La loi de Moïse était nécessaire afin de permettre aux descendants d'Abraham de se préparer pour l'étape finale de la Révélation : Jésus Christ.
Ainsi, avec Jésus : « Tout est accompli ! » (Jean 19.30)
Mais comme on le dit souvent : "Chassez le naturel, il revient au galop !"
Le naturel, c'est l'esprit « de l’esclave né selon la chair » (Galates 4.23), c'est l'esprit qui éprouve le besoin de pratiquer des rituels religieux quels qu'ils soient.
Jésus est venu pour chasser le naturel, afin d'adorer Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4.24).
Le naturel est revenu avec l'Islam, il se maintient avec le Judaïsme, et il a aussi contaminé de nombreuses confessions chrétiennes qui se sont spirituellement enlisées dans les positions dogmatiques et les rituels religieux ... au lieu de s'élever, de se libérer de toutes servitudes spirituelles par la foi !