Poursuivant sa route vers le sud, Abram arrive du côté de Béthel, à une dizaine de kilomètres au nord de Jérusalem.
Nous apprenons par la suite (Genèse 28.19) que ce fut Jacob qui nomma ce lieu Bethel, ce qui peut se traduire par "Maison de Dieu".
La ville se nommait auparavant Louz.
Y avait-il seulement une ville au temps d'Abram ?
Car le lieu où il s'arrête, probablement le même que celui qui sera désigné par Jacob, semble situé dans la nature, entre Béthel et Aï.
Abram s'y installe, il bâtit un autel et proclame le nom de JHVH.
Pourquoi à cet endroit ?
Abram a-t-il pressenti que Jacob, bien plus tard, aura au cours d'un songe une expérience spirituelle qui le poussera à s'exclamer :
« Vraiment, c'est JHVH qui est ici et je ne le savais pas ! » (Genèse 28.16)
Abram, lui, sait que JHVH est présent ... et il proclame son nom.
C'est peut-être pour cela que Jacob aura ultérieurement sa vision en cet endroit ...
« Tu ne prendras point le nom de JHVH, ton Dieu, en vain ; car JHVH ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. » (Exode 20.7)
Abram ne connaissait pas ce commandement qui sera donné à Moïse bien des siècles plus tard.
Mais Abram n'avait rien à redouter, car ce n'est pas en vain qu'il a proclamé le nom de JHVH.
C'est par la foi ... et non à tort et à travers comme cela se fait bien souvent au détour d'une conversation :
"Je prends Dieu à témoin ..."
Témoin de tout et de n'importe quoi ... mais pas toujours témoin de la vérité vu le nombre de menteurs qui ont prétendu prendre Dieu à témoin.
« Et moi, je prends Dieu à témoin sur ma vie, que c’est pour vous ménager que je ne suis pas venu à Corinthe. » (2 Corinthiens 1.23)
L'apôtre Paul prenait-il un risque en parlant de la sorte ?
Non, car Dieu aurait pu témoigner qu'il disait la vérité.
Pourtant Paul, suivant la tradition du Judaïsme dans laquelle il avait grandi, n'aurait probablement pas proclamé le nom de JHVH comme le fit Abram car les rabbins l'interdisaient depuis plusieurs siècles.
Et cette tradition s'est maintenue de nos jours au sein du Judaïsme.
Indépendamment de la tradition, le respect du Nom de Dieu mérite bien que ce Nom ne soit pas invoqué dans n'importe quelles circonstances.
Il ne s'agit pas d'édicter un interdit, car la voie de l'Esprit peut aussi nous pousser un jour, comme Abram, à proclamer le nom de JHVH.
Et qui sait, puisque plus personne ne sait comment ce nom pouvait se prononcer, peut-être la voie de l'Esprit nous fera parler dans la langue d'Abram ...
« Alors ta lumière poindra comme l'aurore, Et ta guérison germera promptement ;
Ta justice marchera devant toi, Et la gloire de JHVH t'accompagnera. »
(Esaïe 58.8)