Le remords est un sentiment de culpabilité que l’on éprouve quand on a commis une faute.
C'est un reproche violent que l'on reçoit de sa conscience.
Le remords diffère du regret qui est une sensation de déplaisir d’avoir perdu un bien qu’on possédait, ou d’avoir manqué celui que l’on aurait pu acquérir, ou encore d'avoir laissé passer une occasion de réussir quelque chose avec quelqu'un.
Les frères de Joseph auraient pu simplement avoir des regrets.
En ce cas, ils auraient seulement eu le sentiment d'avoir gâché leur relation avec leur frère Joseph.
C'est ce qui se produit quand on rate une occasion de connaître quelqu'un et d'établir un rapport de qualité.
L'exemple du rapport amoureux est aussi parlant.
L'occasion manquée peut donner l'impression d'avoir raté sa vie si la personne se révèle par la suite être celle ou celui qui nous convenait.
Mais il ne devrait pas y avoir de remords ... à moins que notre propre échec ait été préjudiciable à cette personne.
Ainsi le regret nous incite à nous tourner plutôt vers nous-mêmes, à considérer ce que nous avons subi, alors que le remords pousse à regarder les dommages commis envers l'autre ... ou les autres.
Concernant les frères de Joseph, il s'agit donc bien de remords avec un lourd sentiment de culpabilité.
A ceci s'ajoute pour eux l'impression d'être sanctionnés pour ce qu'ils ont fait à Joseph.
Un sentiment de détresse les assaille, expression d'une punition qui les afflige.
C'est probablement lorsque Joseph leur impose de ramener Benjamin, leur jeune frère resté auprès de Jacob, qu'ils ont songé à Joseph.
Après la disparition de Joseph, Jacob a transféré sa préférence pour Joseph sur Benjamin.
Et maintenant qu'ils doivent demander à Jacob de laisser Benjamin venir en Égypte, ils savent qu'ils vont faire souffrir leur père comme ils l'ont fait souffrir à cause de Joseph.
Mais leurs remords sont profitables ... car ceci va les pousser à se repentir.
N'auraient-ils pas dû écouter leur frère au lieu de le jeter dans une citerne puis de le vendre comme esclave ?
Mais que pourraient-ils encore changer à ce qu'ils ont fait ?
Se renfermer sur des remords est une voie sans issue.
Seul le repentir permet d'ouvrir la porte de la grâce.
Encore faut-il ne pas se tromper d'interlocuteur pour exprimer son repentir.
Ce qui est arrivé à Judas, l'homme qui livra Jésus, est riche en enseignement.
« Alors Judas, qui L'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit et restitua les trente pièces d'argent aux grands-prêtres et aux anciens.
Il dit : "J'ai péché en livrant un sang innocent".
Ceux-ci répondirent : "Pourquoi venir nous le dire ? C'est à toi de voir."
Il jeta les pièces d'argent dans le sanctuaire, se retira, et s'en alla se pendre. »
(Matthieu 27.3-5)
Les remords de Judas l'on conduit au repentir ... mais il va chercher le pardon auprès de ses complices.
Or ceux-ci n'ont que faire de son repentir.
On ne va pas chercher le pardon auprès de gens qui ne savent pas ou ne peuvent pas pardonner.
Il n'y avait rien à espérer d'eux ... Judas s'est pendu.
Le repentir est salutaire lorsque l'on s'adresse au bon interlocuteur.
Sur la croix, Jésus était entouré de deux autres hommes aussi crucifiés.
L'un d'entre eux s'est repenti en s'adressant à Jésus qui lui dit :
« A vrai dire, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43)
Cet homme avait choisi le meilleur interlocuteur qui soit pour obtenir le pardon.
Avez-vous des remords ? Voulez-vous exprimer votre repentir ?
Il sera peut-être inutile d'aller voir la personne que vous avez lésée en lui demandant de vous pardonner.
Vous risquez de vous heurter à son indifférence ou, pire, à son rejet.
Cependant, vous aurez au moins fait la démarche du repenti.
Jésus, Lui, vous écoutera toujours ...